Kathy Ferré

Kathy Ferré

ON MEURT... ( ON VIT, ON PARLE... de V.HUGO)



VICTOR HUGO

Merci à ce géant d'avoir été ce qu'il fut,
 l'homme politique, le visionnaire, l'écrivain,
et par dessus tout, ce grand poète… 

J'étais en train de lire son magnifique poème...
"On vit, on parle..." (Les Contemplations, IV-11)
lorsque des mots me vinrent à l'esprit...
L'inspiration était là, qui se manifestait à sa façon.

Je n'ai évidemment pas le talent de cet homme-océan,
que j'admire et aime profondément tout à la fois,
mais je ne peux ignorer non plus ce poème qui est mien,
et qui est venu ... comme
en quelque sorte, une suite au sien.

J'ai reçu ce jour-là cette inspiration comme un cadeau.
Avec entre autre, un sentiment de gratitude
pour ce que j'ai pu coucher sur le papier.

Après maintes réflexions, je me suis décidée à mettre
en corrélation les deux textes, non pour les comparer,
mais simplement parce que le second, le mien donc,
est un écho aux thèmes du premier poème,
celui de Monsieur Hugo.

* * *

J'ajouterai que je ne me sens pas le droit de "retoucher" ce poème...
Il me semble qu'il doit rester tel
qu'il me fut donné ce jour-là.

A vous de voir... et de vous faire
votre propre opinion à ce sujet.


Kathy Ferré


ON VIT, ON PARLE...
( Les Contemplations, IV-11 )



On vit, on parle, on a le ciel et les nuages

Sur la tête; on se plait aux livres des vieux sages;

On lit Virgile et Dante; on va joyeusement

En voiture publique à quelque endroit charmant,

En riant aux éclats de l'auberge et du gîte;

On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !

On écoute le chant des oiseaux dans les bois;

Le matin, on s'éveille, et toute une famille

Vous embrasse, une mère, une sœur, une fille !

On déjeune en lisant le journal; tout le jour

On mêle à sa pensée espoir, travail, amour;

La vie arrive avec ses passions troublées;

On jette sa parole aux sombres assemblées;

Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend,

On se sent faible et fort, on est petit et grand;

On est flot dans la foule, âme dans la tempête;

Tout vient et passe; on est en deuil, on est en fête;

On arrive, on recule, on lutte avec effort...

Puis, le vaste et profond silence de la mort !




© VICTOR HUGO


* * *

ON MEURT...




On meurt. Instant fatal. L'âme semble en déroute

Son tout nouvel état l'émeut profondément.

Mais cet intemporel, qui s'affranchit du doute,

La libère soudain de son propre tourment :

Voici que l'âme pure effleure avec tendresse

Le pauvre corps usé, tel un vieux vêtement

Sur lequel veillerait son souffle et sa caresse,

Avant que le tombeau ne le scelle vraiment.

Elle, tout à sa joie, éprouve sa vaillance,

Elle pleure, elle rit, considère là-haut

L'Alpha et l'Oméga. De sa nouvelle chance,

Elle se trouve émue, aspire au renouveau ;

S'envole au firmament, par un élan sublime,

Et façonne pour l'homme, un lumineux destin.

L'âme noire en revanche, elle, perçoit l'abîme,

L'épouvante la prend ; la lumière s'éteint.

Le chaos la rejoint, l'engloutit, la dévore,

L'ombre attire son ombre, il lui faut bien céder.


Selon ce qu'elle fut, l'âme subsiste encore,

 Angoisse au cœur de nuit, étoile pour guider.




© Kathy Ferré




08/05/2007
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