Kathy Ferré

Kathy Ferré

LES VAISSEAUX D'OR

Je fus un jour, fort touchée par un poème, très beau,
que je découvrais.
Il s'agissait d'un sonnet
d'Emile Nelligan, intitulé

LE VAISSEAU D'OR




Emils Nelligan

* * *

En lisant ce poème du jeune Québecquois,
d'autres mots (
comme il m'arrive parfois)
sont venus se greffer sur les siens,
comme un écho lointain, en quelque sorte...

Alors, j'ai décidé de ne pas dissocier les deux textes.

Et d'intituler cette page "Les Vaisseaux d'Or,"
puisque le texte d'Emile Nelligan,
à sa façon, avait fait naître le mien.


Deux infographies sur fond de pastels,
en positif-négatif, vinrent rejoindre les mots...


A vous donc la re-découverte du texte d'origine,
puis du mien,
& leurs deux illustrations,
elles aussi complémentaires.


* * *




LE VAISSEAU D'OR

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.


Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.


Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.


Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?

Hélas ! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !


Emile Nelligan
(1879-1941)

* * *


LE VAISSEAU D'OR (2)


Ce fut un grand vaisseau, à la large carène :
Ses mâts montaient si haut, semblaient porter le ciel,
Et ses voiles jouaient avec les arcs-en-ciel,
Quand la mer était d'huile et les chants, de sirène...

Mais lorsqu'il disparut, engloutissant ses peines
Aux sourdes profondeurs d'amertume et de fiel,
Son âme s'envola vers des pays de miel
Où les sables sont d'or, et les rives lointaines.

Ce fut un Vaisseau d'Or, il échoua son rêve :
Plus jamais ne revint mouiller près de la grève,
Son coeur se fracassant aux terribles brisants !

Il ne reste de lui que cette ombre fugace,
Nous contant son histoire aux douloureux accents,
Qui s'enfle dans l'azur, et peu à peu, s'efface...



Kathy Ferré

* * *




13/07/2006
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