A ZINGARA
Infographie & Photographie
© KF 2007
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Poème Lauréat ( 1er) du Concours
« POESIRAMA - L'ENVERS DES RIMES »
FEVRIER - MARS 2003
Thème Imposé :
Le Poète & sa Muse
A ZINGARA
le Poète & sa Muse...
Le Poète et sa Muse
Eurent un jour des mots
Qui, si je ne m'abuse,
Causèrent d'autres maux…
La Muse et son Poète,
Au cœur d'un frais bosquet,
En parfait tête-à-tête,
S'osèrent critiquer :
-"Vois-tu, lui dit la Muse,
Je veux ma liberté !
Pour Toi, je vis recluse,
Et puis… J'ai ma fierté !
Mes idées, tu récuses !
Pourquoi persévérer ?
Ensuite, tu m'accuses,
De ne plus t'inspirer ! "
Le Poète, morose,
Refusa tout de go
De se mettre à la prose !
-"Serais-tu virago ?
Pourtant, tu sais mes peines,
Mes tourments, mes espoirs,
Et ce spleen en mes veines
Aux sombres déversoirs…
- Justement, lui dit-elle,
Ne sommes siamois !
Je me veux infidèle,
Libre d'autres émois ! "
Et la Belle, en colère,
Prit son parapluie bleu
Pour quelques tours de Terre,
- Excusez-la du peu ! -
Tandis que le poète,
Triste et abandonné,
Ne faisait plus recette
D'un quelconque sonnet
Et, la plume en jachère,
Prenait engagements
A l'Absente si chère,
Vouait mille serments !
Fin seul, en sa demeure,
Lui tenait des discours,
Rêvait d'elle à toute heure :
Fuirait-elle toujours
Cette Muse infidèle,
Trop vive Zingara ?
Sa troublante hirondelle ?…
Enfin, il désira
Se retrouver près d'elle,
Se prit à voyager
L'espérant moins rebelle.
Devint le messager
De la brise légère,
De la rose des vents,
De la verte fougère,
Au cœur des plus fervents,
Fils de la Lune pâle,
De l'odorant jasmin,
Son âme fut opale
Précieuse au chemin.
Il se laissa séduire
Par un humble ruisseau,
Qui pour lui, sut traduire
Les trilles de l'oiseau,
La lumière en l'étoile,
Les écorces du Temps,
La brume qui dévoile
Le printemps aux gants blancs…
* * *
Et c'est ainsi qu'un jour,
On put voir
Impromptu
… / …
Une Semi-confuse,
Un Poète penaud,
Se confondre en excuses
Cela, "duettino"
-"Tu es encor plus belle
Qu'au pleur du souvenir,
O Toi, ma sensuelle,
Es-tu mon Avenir ?
- Oui, répondit la Muse,
Ton regard a changé.
Entends : ton rire fuse,
Naturel, soulagé…
Ré-apprenons ensemble,
Des mots, l'élan subtil,
Sais-tu que ta main tremble
Tout comme fleur d'Avril ?
Garde moi confiance,
En l'onde que tu sens,
J'y serai quintessence,
Tu en seras l'encens."
… / …
Le Poète et sa Muse,
Au cœur d'un frais bosquet,
Rêvèrent Syracuse
En somptueux bouquet
De couleurs et de ciel,
D'accents et de chanson,
De saveurs et de miel,
Duos à l'unisson…
Et la Belle bohème
Fidèle, depuis lors,
Lui donna maint poème
Comme autant de trésors.
© Kathy Ferré
BOHEMIENNE
d'après un tableau
de William Bouguereau
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Le portrait en haut de page est celui
de l'actrice Gloria Marin,
dans un rôle de gitane.
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